Filles du vent met en scène deux comédiennes dont l’une se remémore un souvenir d’enfance marquant, l’arrivée d’une nouvelle dans sa classe de CM2. « C’était une Tzigane, une Rrom ! ». Ses peurs et ses questionnements d’alors lui reviennent, mais aussi les joies que lui ont procurées cette improbable et belle rencontre, cette amitié qui a transformé son regard sur le monde.
Au premier abord la petite fille lui paraît plutôt sympathique, avec ses cheveux ébouriffés et ses vêtements « un peu trop grands pour elle ». Mais la majorité des élèves a tôt fait de désigner « la nouvelle » comme étant différente, personna non gratta. Pour ne pas être à son tour exclue du groupe, Juliette (qui raconte l’histoire) adopte l’attitude générale et rejette Sabina (la nouvelle).
Le spectacle alterne des moments de récit et des scènes du passé incarnées par les deux comédiennes. Sont rejouées les différentes étapes de la rencontre – du rejet à l’amitié : le moment où Juliette se laisse aller à des injures racistes envers Sabina, la bagarre qui s’en suit, la punition où elles doivent rester toutes les deux en tête en tête dans la classe le temps d’une récréation, les premiers mots qu’elles échangent vraiment, l’amitié qui naît, la découverte du bidonville dans lequel vit Sabina, l’amitié qui grandit, le rejet que Juliette subit alors à son tour de la part des autres élèves, sa colère et la force qui monte en elle pour affronter le groupe, l’injustice…