Le 21 avril dans le cadre du Festival Le Dire des Femmes au Théâtre du Petit matin.

Texte écrit par Julie Villeneuve en collaboration au plateau avec les comédiens : Véronique Ebel, Laetita Langlet, Stéphanie Louit, Nicolas Sanchez, Dora Sela, Sandra Trambouze.

Le texte s’écrit en alternance entre un travail de laboratoire au plateau avec un groupe d’acteur et des temps solitaires pour l’auteur.

Ce laboratoire de recherche a été reçu 10 jours en résidence au Théâtre du Petit matin. Il a permis de se confronter aux questions de sens, de diversifier les réponses, de les traiter scéniquement, de se frotter à leur complexité et d’en faire théâtre. L’auteur se réempart maintenant des transcriptions qu’elle a faite lors des improvisations, des idées qui ont émergé et continue d’avancer sur le texte.


 

Une femme, Victoire, se replie du jour au lendemain dans un mutisme total, un silence vocal et corporel. Ses gestes sont le minima pour survivre, elle respire et elle mange, à peine. Des personnages se retrouvent ensemble, dans un même appartement, autour de cette muette. Ils subissent, impuissants, l’apparente absence de vie et de désir de Victoire ainsi que son silence. A tour de rôle ils font le projet de partir mais ne le mettent jamais en œuvre, ils sont comme aimantés par l’absence. Ils veulent comprendre. Chacun essaie de lire quelque chose sur ce visage éteint. Chacun investit ce silence et à mesure qu’il se creuse, que le temps passe, ce n’est plus de Victoire dont ils parlent mais d’eux-mêmes, sans le savoir. C’est le vide en chacun que l’absence de parole de Victoire fait grandir, face à lui les réactions s’exacerbent. Il laisse un espace béant, sans limite, à l’expression de la violence, de l’amour, du désespoir. Les personnages autour de Victoire se jaugent, se jugent mais ne se rencontrent pas. A mesure des scènes, ils ne sont plus en relation, même si des semblants de dialogues subsistent. Ils se débattent avec eux-mêmes, ils touchent à leur propre folie. Le chaos s’installe jusqu’à son paroxysme.